À la quête du Wakonai.

Vendredi 17 octobre.

Dominique part pour la montagne. Les C. wakonai se trouvent principalement dans le rond rouge sur la photo suivante.
Il transmettra les fruits soit à Bolubolu soit à Alotau.

Les deux montagnes font 2500 m et 2300 m.

Je pars aux aurores pour Vivigani, prendre le Dinghy pour rentrer.

Le dinghy et son pilote sont bien au rendez-vous sur la plage mais il est seul. Les autres passager ont fait faux bond.
Voyage annulé. Je rentre à Wakonai pour attendre Dominique.

En m'asseyant sur cette plateforme avec une mangue dans une main et mon couteau dans l'autre, je me plante le couteau dans le mollet droit. Il est temps de quitter cet endroit!

Le soir, arrive le chef de village qui commence à me crier dessus. Il veut ses 200 Kinas et dit que le responsable du cahier de recensement n'avait pas le droit d'accepter le nouveau marché. Il me menace de prévenir le commissaire de police de Bolubolu. J'essaye de lui expliquer que je n'avais plus les 200 K. Il se met encore plus en colère et accuse mon hôte de me faire payer le logement et de garder l'argent pour lui. Là il commence à m'énerver. Je lui explique qu'à cause de lui je n'ai pu dépenser que 13 K pour mes hôtes et qu'on ne peut pas appeler ça du profit!
il me traite de menteur. Mon hôte dit que c'est la vérité. Les villageois qui commencent à se regrouper autour de nous prennent le chef à parti. Il disent que Chris ne ment pas car c'est un bon chrétien (le matin et le soir je l'entends faire ses prières). Sentant le vent tourner le chef part, disant que demain matin il viendra s'excuser. Pourquoi demain? Je ne comprends pas.

Dans la nuit Dominique rentre de la montagne. Il n'as pas trouvé de fruit. Les arbres sont tous en fleurs.


Samedi 18 octobre.

Le matin, je me blesse le pied gauche avec un morceau de noix de coco qui trainait dans l'herbe. C'est une malédiction.
Le chef arrive avec le responsable du livre de recensement. Le chef ne s'excuse absolument pas et le responsable du recensement - c'est un jeune qui jusqu'à présent était sympathique - se met à me traiter de tous les noms tout en terminant en disant qu'ils acceptent le marché. Son discours m'a paru faux comme si il jouait la comédie. Je pense qu'il a fait ça pour se rattraper face au chef du village.
En tout cas je sais une chose, c'est qu'il faut que je quitte ce lieu le plus vite possible. Cet après midi un 4x4 doit venir de Bolubolu pour faire le plein de vivres pour un stage de formation des nouveaux instituteurs de la région. Je vais les attendre et essayer de partir avec eux. À l'aller j'avais sympathisé et mangé avec l'inspecteur général responsable de ce stage. On avait passé une heure à parler de pédagogie.

Pour ce voyage j'ai apporté des stocks de stylo-bille, de rasoirs et d'antalgiques, c'est ce qui est très demandé en Afrique. Ici il s'est avéré que les antalgiques sont très peu demandés car la médecine de premier niveau est très bien assurée.
Vu la réception dans ce village j'avais décidé que je ne donnerai rien, mais plus tard je me suis dit que les enfants n'étaient pas responsables de le bêtise de leurs parents et j'ai donné les stylos pour l'école et des rasoirs à ceux qui avaient été sympathiques.
Hier, je me suis aperçu que mon hammac-moustiquaire avait disparu. Il est vraiment temps de partir.

Aujourd'hui c'est le jour de marché. Ça me distrait un peu.
Il se passe sous le bosquet de manguiers au bout de la piste d'atterrissage.

Je fais des photos de la famille et de la maison et j'attends le pick-up.
Quand il arrive , il est plein, mais je les supplie de me prendre. Je monte entre les régimes de bananes et les autres passagers.
Quelques mots d'adieux à ma famille d'accueil et je suis (enfin) parti. Derniers regard sur les montagnes.

Et c'est Bolubolu.

Je passe le reste de la journée sous la pluie à attendre une occasion pour Alotau.
À la nuit je m'éloigne des gens et des maisons et je m'installe pour la nuit sous un arbre dans les hautes herbes derrière le terrain de sport.